dimanche 3 novembre 2013

la maison Chéruit et ma grand mère


 Ce nom ne vous dit sans doute rien et pourtant ce fut au début du 20 ème siècle celui de
l'une des plus grandes maisons de couture parisienne.
Et il se trouve que ma grand mère  a travaillé pour la famille Chéruit.
Régulièrement je consultais Google pour essayer de trouver des informations sur ce couturier "Chéruit" mais à part sur le Wikipédia américain, aucune information en français comme si cette maison avait été insignifiante.

Quelle  ne fut donc pas ma surprise lors d'une nouvelle exposition au Musée Carnavalet à Paris :
"Imaginez-vous pousser la porte de l’une des plus grandes maisons de haute couture parisiennes au début du siècle dernier… Alice Alleaume, première vendeuse de 1912 à 1923 chez Chéruit, 21, place Vendôme, vous reçoit et vous propose de réaliser vos rêves les plus fabuleux…Ainsi, le musée Carnavalet présente, du 17 octobre 2013 au 16 mars 2014, une exposition hors les murs du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, Roman d’une garde-robe, le chic d’une parisienne de la Belle Epoque aux années 30."
"la célèbre maison Chéruit" ; ma mère qui évoquait souvent ce nom pour justifier le bon gout de ma grand mère avait donc réellement existé et était remise au gout du jour à travers une exposition qui vu le monde qui s'y presse, a un succès fou et mérité.
D'après ce que ma mère se souvient ma grand mère était la femme de chambre de la fille de

  Madeleine Chéruit, "la" couturière.

Ma grand mère Pauline devait être très jeune (15/16 ans, elle était née en 1892). Très bonne élève mais d'une famille pauvre elle n'a pu continuer sa scolarité et est partie travailler à Paris
Comme je vous l'ai souvent signalé mes grands parents maternels habitaient à quelques maisons l'un de l'autre dans la mythique rue de la Grande Fontaine.
De cette rue était aussi originaire une dame, Madame Briola, qui habita ensuite Paris où elle était masseuse.
Sans doute ses riches clientes lui demandaient si elle ne connaissait pas des jeunes filles " à placer" (horrible expression de l'époque).
Ainsi ce fut le cas de Pauline ainsi que d'Hélène qui allait devenir plus tard sa belle sœur. 
Ma grand mère ne s'est jamais plainte des familles chez qui elle travailla, elle aimait Paris où elle retournait avec plaisir.

Forte femme, Madame Briola ne devait pas les laisser tomber une fois dans la capitale : ma grand mère revenue à Allassac surement après la première guerre mondiale qu'elle passa à Lille avec l'une des familles où elle travaillait, en parla toujours en bien.
Mon enfance fut bercée par les récits de ces deux "dames" , j'ai l'impression que tous les après midis où elles se retrouvaient au magasin de ma grand mère, elles ne faisaient que parler de Paris et de la vie qu'elles y avaient menée.

Si bien que voulant créer un blog de ventes de fringues vintage, je voulais l'intituler
" Pauline et Hélène papotent ... et moi je vends."

Ma grand tante avait eu moins de chance, elle était entre autres tombée dans une famille dont la femme était très dure. Suite à une visite, elle avait demandé à Hélène "cette personne était-ce une femme ou une dame ?"
Des années plus tard celle-ci en était encore mortifiée, ainsi commence la lutte des classes...

PS : si cette histoire vous évoque quelque chose et si vous avez des infos sur des cas similaires, merci de m'en informer
allassacplusbellevilledumonde @gmail.com

2 commentaires:

  1. Bravo pour l'article sur Madeleine Chéruit et votre grand-mère! Hélas les infos de Wikipedia en anglais ne donne pas la date de naissance de la couturière et vous savez raison, aucune info à trouver en français. Anne. Schmidt, Paris

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  2. Je reviens de l'expo que j'ai trouvé magnifique. C'est avec beaucoup de curiosité que j'ai découvert toutes ces maisons de haute-couture dont on ne parle jamais. Je n'ai d'ailleurs pas résisté à acheter le catalogue de l'exposition pour pouvoir garder une trace de cette grande époque de la couture !
    Je voulais ajouter que je retrouve dans l'histoire de votre grand-mère celle de ma Mémé Madeleine et de ses sœurs qui étaient "placées" chez des bourgeois à Paris ou dans leur Perche d'origine. Ainsi que celles de mes grands-parents maternels, Célestine et Léon, qui eux travaillaient chez des nobles en Bretagne. Ainsi que des cousines de mes grand-parents qui montèrent à Paris pour y être domestique : la grande époque des Bonnes Bretonnes. Dure époque...

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